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Dessine moi... un voisin!

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  • Le cohabitat? C'est une façon de se loger autrement, de participer à la création et à la vie d'un voisinage centré sur les rapports humains plutôt que sur les voitures et la consommation... Venez partager mes rêves de cabane, et rêver avec moi!
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Dessine moi... un voisin!
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2 août 2009

Le covoisinage est mort... Vive le COHABITAT!

Dans la série y a que les cons qui changent pas d'avis, je vous présente... ;-)

Je rentre des Etats-Unis ou j'ai rencontré Michel Desgagnés et Valérie Jamin en direct live (que je salue au passage) et j'ai pris conscience que la maudite têteuse qui bloquait le consensus sur la traduction française du mot cohousing... ben c'est moi! (Jettez pas des tomates, je suis en train de faire amende honorable!).

Alors comme promis à Michel et Valérie à Seattle, j'adopte le terme de "cohabitat" à partir de tout de suite :-)

Je vais voir si je peux transferer mon blog pour qu'il devienne cohabitat.canalblog.com (à moins que je ne change de plateforme) et rediriger les visiteur de l'adresse covoisinage.canalblog.com vers le nouveau blog...

En tout cas, qu'on se le dise, à compter de tout de suite, ce blog parlera du cohousing en terme de COHABITAT, c'est tu assez clair? ;-)

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11 décembre 2008

Il faut tout un village pour élever une mère

Traduction de "It takes a Vilage to raise a mother" extrait du livre Reinventing Community: Stories from the Walkways of Cohousing Avec l'accord de l'éditeur. Traduction de Claire Darbaud et Marjorie Dosne. Note de la traductrice:Je ne connais pas l'auteur de ce texte et je ne suis pas son "amie Claire".
Il faut un village pour élever une mère Elaine Marshall Fawcett Cet été mon amie Claire et moi étions assises dans l'herbe d'un parc, nous papotions pendant que nos deux filles de 3 ans jouaient ensemble. Quand les deux fillettes ont commencé à s'envoyer de la mousse de cèdre, j'ai immédiatement demandé à ma fille d'arrêter. "Pourquoi est-ce qu'elle ne pourrait pas lancer de la mousse?" m'a demandé mon amie "cela ne peut faire de mal à personne, non ?". Elle avait raison, mais je savais que dans ma communauté, les batailles de mousse auraient fait froncer pas mal de sourcils. J'avais réagi comme je l'aurais fait à la communauté, afin que les choses soient cohérentes pour ma fille. C'est là que je me suis rendue compte à quel point j'ai intégré le cohousing dans mes réactions. Cela n'a pas été facile d'évoluer, de devenir "communautariste". Les mamans qui vont se plaindre de leur solitude à la télé ne connaissent pas leur bonheur. Sortir de mon cocon me demande parfois un gros effort, particulièrement depuis que j'ai des enfants. La première fois que j'ai entendu parler du cohousing sur internet, j'habitais les Alpes Suisses. Ca peut sembler idyllique, mais ça a été une des périodes les plus déprimantes de ma vie. J'étais jeune maman, *dans un pays où la vie est très chère, où les magasins semblent toujours fermés, où il pleut presque tout le temps et où, à cause de la barrière de la langue, mon travailleur de mari était ma seule source de conversation adulte. Chaque matin en me réveillant, je me promettais de tenir encore une journée sans sombrer dans la dépression. Ca a duré presque deux ans. C'est pour ça que lorsque nous avons eu l'opportunité de vivre à Cascadia Commons en rentrant aux Etats-Unis, j'ai tout fait, à part peut-être menacer mon mari avec un revolver, pour que cela arrive. J'étais enceinte de mon deuxième enfant, et mon aînée vivait ses deux ans avec toute l'énergie d'un enfant de cet âge. Les sites web et les listes de discussion sur le cohousing m'offraient le rêve ultime pour une maman esseulée: dans un cohousing, les enfants peuvent courir partout ensemble dans un environnement sécurisé et sans voiture, ce qui donne à leurs mères une chance de respirer. Les occasions de discuter avec ses voisins (dans sa langue !) ne manquent pas, et faire garder les enfants gratuitement par un voisin est généralement très facile. Et bien, non seulement tout cela est vrai, mais il y a plus encore ! Cela fait un peu moins d'un an que j'habite en cohousing et la plupart du temps - comme par exemple quand ma fille va chez les voisins, abandonnant ma maison dans un silence délicieux, ou quand quelqu'un s'occupe de mon bébé pour que je puisse faire le ménage, ou encore quand je traîne sous le porche, sympathisant avec d'autres mamans pendant que nos enfants jouent - je ne peux pas m'imaginer vivre autrement. Mais la littérature consacrée au cohousing ne nous met pas en garde contre les pièges et les défis de ce mode de vie. A certains moments, je me suis pris la tête dans les mains en souhaitant remonter le temps, ne jamais avoir signé l'emprunt et pouvoir m'enfuir loin de cette expérience étouffante ; une maison de lotissement en banlieue me semblait alors un cocon confortable... Nous avons emménagé à Cascadia Commons alors que ma fille venait tout juste d'avoir deux ans que je naviguais à vue, sous le regard observateur de plus de 30 voisins, dans les eaux troubles et tumultueuses de la discipline, (en réalité, c'est moi qui me sens observée quand je suis déprimée). J'ai aussi appris, avec une certaine consternation, qu'étant donné que mon enfant passe beaucoup de temps chez d'autres gens, je n'ai plus aucun contrôle sur le temps qu'elle passe devant la télévision, la quantité de sucre qu'elle ingère ou le fait qu'elle commence à dire "je suis grosse", "ta gueule" ou d'autres joyeusetés du même genre. Et puis évidemment, plus on est entouré et plus on a d'opportunitès d'être embarrasé par le comportement de son enfant. En cohousing, quand quelqu'un a une mauvaise passe, on l'entend souvent parler d' "aquarium". Pour moi ce serait plus comme un rassemblement de chariots de pionniers - pour aller jusqu'à nos voitures, la maison commune ou la poubelle, on doit passer devant les chariots des autres, au su et au vue de toute la communauté. La plupart du temps c'est une bonne chose, puisque se rencontrer et papotter, c'est un des plaisirs de la vie en communauté. Mais parfois, j'aimerais autant que mon chemin ne passe pas forcément devant deux douzaines de résidences - par exemple quand ma fille de trois ans hurle et se tortille comme une folle. Ou bien le jour de mon accouchement, quand les douleurs du travail sont devenues si intenses que mes hurlements auraient pu briser des vitres, j'aurais préféré que ma civière ne doive pas nécessairement être portée devant les maisons de tous mes voisins. Nous avions choisi un accouchement à domicile. Et le cohousing a rendu cette expérience... hmm, comment dire... encore plus... intéressante. Selon les récits d'accouchements naturels que j'avais lu, cette naissance aurait dû être une expérience calme et intime, entourée seulement de mon mari et de ma fille. Ma grossesse s'était très bien passée, et ce qui me semblait être un travail normal a commencé. Quand j'ai atteint la phase de desespérance, celle qui précède la venue au monde du bébé quand la mère en devenir a des serpents qui lui poussent en lieu et place des cheveux, j'ai commencé à crier. Et crier. Et CRIER. Ma fille s'est réveillée et m'a trouvée allongée sur un ballon de naissance, dans notre chambre d'amis ésotériquement éclairée par des bougies, en train de hurler comme un goret qu'on égorge. Elle a couru se réfugier en tremblant sous ses couvertures, jusqu'à ce que mon mari appelle notre voisine Pat à 3 heures du matin pour qu'elle vienne la chercher. Quelques instants plus tard, ma sage femme était à mes cotés et me faisait essayer toutes les positions d'accouchement, comme si elle découvrait chaque page de "Accoucher dans la Joie" au fur et à mesure que nous essayions de décoincer mon bébé de 5 kilos. Au début du travail, j'avais clairement senti mon bébé se retourner. Je savais donc que cela risquait d'être un accouchement, certes faisable, mais difficile. Cependant, quand il est devenu évident qu'il n'y avait aucun progrès après plusieurs heures de travail, j'ai jeté l'éponge et mon mari a appelé l'hôpital. Le problème, c'est que j'avais tellement mal que j'avais l'impression de me faire piétiner par une horde de taureaux en furie... et bien sûr, je ne pouvais pas retenir mes cris. Que dis-je, mes hurlements. Aller à l'hôpital signifiait traverser les 50 mètres qui séparaient notre porte de l'ambulance, un mercredi matin. Ma suggestion de ruser en passant par l'arrière, à travers le bourbier, pour rejoindre l'ambulance dans une autre rue, a été accueillie par un véto catégorique. Les infirmiers déconcertés ont attendu la fin d'une contraction pour m'emmener, mais la suivante est arrivée dans la foulée, et j'ai hurlé tout le long du chemin. Ma voisine du dessus, Judith, infirmière en maternité, m'a par la suite assurée que personne ne m'avait entendue. Même Minnette, ma voisine d'à côté, dit qu'elle n'a entendu aucun hurlement cette nuit là. Ce qui me fait dire que soit je suis incroyablement chanceuse, soit que mes voisins sont incroyablement gentils et tentent de préserver ma dignité. Même si la naissance ne s'est pas déroulée comme prévu (en dehors du moment où je ramène une petite fille en parfaite santé à la maison), habiter en cohousing a apaisé bien des blessures du post partum. Judith m'a écoutée patiemment et attentivement pendant que je rejouais sans fin le scénario qui m'a menée à la césarienne. Mes voisins se sont organisés pour cuisiner des repas qu'ils nous apportés chaque jour pendant plus d'une semaine, et venaient chercher ma petite fille pour l'emmener jouer.Quant à mon bébé, il était bien au chaud sous une couette en patchwork, cousue de multiples carrés fabriquée par des gens du voisinage. Cette naissance m'a laissé un goût d'humiliation, de défaite et le sentiment d'avoir été battue, mais la chaleur et le support de mes voisins m'ont portée à travers cette épreuve. Alors que, lors de sa première année, j'avais élevée ma fille aînée dans l'isolement le plus total, mon nouveau bébé avait déjà une grand-mère et deux taties adoptives. Très tôt après la naissance, lorsqu'elles venaient nous voir, le regard de ma fille s'éclarait en les reconnaissant. Lorsque nous prenons un repas dans la maison commune et qu'elle entend les enfants qui jouent dans une salle adjacente, elle couine comme un oiseau tombé du nid jusqu'à ce qu'une de ses taties d'adoption l'emmène rejoindre la portée. En tant que fille unique, je trouve cela à la fois émouvant et fascinant de constater à quel point le fait de grandir en communauté va façonner mes enfants. Ce façonnage sera sans doute plus facile pour eux que pour moi. Les enfants semblent être parfaitement dans leur élément dans cet environnement communautaire. Par contre, pour ceux qui, comme moi, vivaient dans un quartier résidentiel et portaient leur clé autour du cou, ceux qui restaient seuls chez eux le soir après l'école jusqu'au retour de leurs parents, s'habituer à une dynamique de groupe peut être un peu compliqué En effet, avec un tel mix de générations et de styles de parentage, il arrive que nous, les mamans, ayons la vie dure. Je déteste quand des gens testent ma fille sur ses connaissances des chiffres, des lettres et des couleurs. Pourtant, il semble que certains adultes ne connaissent pas d'autre façon d'interagir avec les enfants. (Imaginez la tête que vous feriez si les gens vous abordaient en disant: "Bonjour Jeanne, est ce que tu peux me dire quelle est la racine carré de 49?"). Je tique à chaque fois que quelqu'un reprend ma fille devant moi, ou bien que quelqu'un lui interdit chose que moi j'autorise, comme par exemple faire du vélo pied nus ou manger un aliment tombé par terre. Fort heureusement, nous sommes sur la même longueur d'ondes sur la plupart des sujets comme la télévision, la consommation de sucre et la surveillance ; pourtant, des différences persistent. Notre famille s'est désintoxiquée de la télévision (même si je dois confesser qu'il m'arrive de passer un DVD pour enfant sur mon ordinateur portable), mais mes rêves d'enfance sans télé pour ma fille se sont évaporés quand nous avons emménagé en cohousing. Regarder des films chez les autres est l'une de ses activités préférées. Pour moi, ce n'est pas tant le contenu qui m'inquiète que la passivité induite par la télé. Pour une autre maman, c'est l'inverse, elle n'a rien contre la télé en soi, mais filtre consciencieusement le contenu ; elle n'autorise pas sa fille à regarder chez les autres les films qu'elle interdit, et elle est pas mal fâchée quand cela arrive quand même. Dans le même registre, l'organisation de notre garde d'enfant partagée après l'école s'est avérée compliquée parce que dans l'un des foyers, les mauvais feuilletons américains, les jeux vidéos et les cochonneries étaient monnaie courante. Evidemment, les enfants les plus grands y étaient attirés comme des mouches par un pot de miel et ils larvaient comme des zombies. Finalement, des efforts concertés ont permis de proposer d'autres activités aux enfants... enfin, parfois. Elever un enfant sans sucre dans un cohousing, c'est comme essayer de mettre Winnie l'ourson au régime pendant une visite chez l'apiculteur. Je n'ai pas de problème pour donner une sucrerie aux enfants quand c'est la seule sucrerie que ma fille a eue ce jour là. Mais après, la tribu se déplace jusqu'à la maison d'à côté, où la maman répète le même scénario. Bande de petits malins. Ceux qui n'ont pas d'enfants savent très bien comment devenir l'ami des nôtres : avec des sucettes, des boissons aux fruits et des cornets de glace couverts de chocolat. Le pire a été atteint l'an dernier, à l'occasion de notre fête de Noël itinérante, alors que les desserts décadents étaient le plat principal de chaque maison. Au cinquième arrêt, ma fille, copieusement gavée, a recraché une pleine bouchée de M&M's prémâchés au beau milieu du bol de bonbons, devant tout le monde. Nous étions tout nouveaux dans la communauté et ce n'était pas exactement là le genre de première impression que je souhaitais produire. Ma voisine Sonja et moi avons pensé faire une demande officielle à la communauté de ne pas donner de sucre aux enfants, mais nous sommes rapidement arrivées à la conclusion que ce serait non seulement bizarre, mais en plus sans doute impossible. Et puis, même quand ils se gavent de sucreries toute une journé, il arrive fréquemment qu'ils passent la journée du lendemain dans notre jardin, à cueillir autant de fraises, cassis, mûres, petits pois, haricots verts ou tomates cerises qu'ils peuvent en manger. Côté supervision par contre, on pourrait croire que les cohousing ont étés conçus tout spécialement pour les mamans. Au départ, essayer de garder un œil sur ma fille m'a semblé aussi simple que de surveiller un furet sous caféine. Les lois de la communauté - hmm pardon, il n'y a pas de lois dans notre communauté ; je veux dire les suggestions de parents - stipulent que les jeunes enfants doivent être sous constante supervision quand ils sont dehors. Consciencieusement, j'ai donc commencé par passer des heures, mon bébé dans les bras, assise sur le béton du porche de ma voisine jusqu'à en avoir des fourmis dans les fesses, pour surveiller ma fille qui jouait sur la structure en bois (qui n'est malheureusement pas visible depuis la fenêtre de ma cuisine). Ou encore, par la suivre partout en la suppliant de bien vouloir rentrer jouer à la maison. Pendant ce temps, il m'était bien sûr difficile de cuisiner, faire le ménage ou même de me reposer un peu. Je suis même allée jusqu'à convaincre mon mari de construire une balançoire dans notre petit bout de jardin arrière, en espérant la séduire pour qu'elle reste à la maison, mais a peu près à la même époque, j'ai finalement abandonné. J'ai lâché prise et l'ai laissée gambader avec la meute, sans moi. « Laisse là aller où elle veut, ça se passera très bien » disaient les autres mamans, qui avaient pourtant toutes accepté les règles au départ. Et elles avaient raison. Ma fille sort de la petite enfance, je me dois donc de la laisser plus libre. Et comme j'habite en cohousing je peux le faire en me sentant beaucoup plus en sécurité que les parents du lotissement d'à côté. Mon enfant n'a pas besoin de jouer dans la rue ou d'être confinée dans l'espace restreint du timbre poste qui nous sert de jardin, et je n'ai pas besoin d'organiser des rencontres de jeu avec d'autres enfants. Pendant qu'elle gambade avec la tribu des 6-10 ans de notre voisinage, je sais que d'autres adultes surveillent, ne serait ce que pour les empêcher de piétiner leurs plates bandes ou les déloger des arbres. Au bout du compte, la plupart du temps, je me sens privilégiée d'élever mes enfants en cohousing. Rien ne pourrait être mieux pour les enfants, et les enfants heureux font les mamans heureuses. En fait, les mamans solos ronchonnent même que leurs enfants passent plus de temps à courir avec la bande qu'à rester à la maison avec elles (moi je suis mère au foyer, et c'est pas moi qui me plaindrait de ça). D'autres jours, je confesse trouver ça vraiment pénible. Ces jours là, je voudrais échanger mon appart et ses deux chambres pour une grande maison isolée comme sur les brochures de promoteurs où personne ne me demanderait de faire quelque chose que je n'ai pas envie de faire à chaque fois que je vais chercher mon courrier ou que je sors mes poubelles. Mais je grandis, et j'apprends des choses très utiles, comme maintenir mon affection pour un enfant qui m'horripile, comment dire non quand quelqu'un voudrait me faire dire oui et comment laisser la vie en communauté réécrire les règles du maternage. Aucun Dr Spock moderne n'a écrit de livre recettes sur le maternage en communauté. En fait, c'est un peu comme apprendre le parachutisme pendant une chute libre : on apprend sur le tas. L'autre soir, je discutais avec des voisins et par inadvertance j'ai laissé passer le temps jusqu'à ce que ma fille ait (juste un peu trop) faim et soit (juste un peu trop) fatiguée. Elle a finalement explosé comme une bombe à retardement, et j'ai couru avec ma poussette double pour les ramener à la maison, elle et sa soeur ; mon mari n'était là. J'ai maîtrisé ma petite fille de 3 ans en tremblant alors qu'elle hurlait à m'en faire exploser les tympans et se débattait comme un requin furieux remonté par accident sur un bateau de pêche. Mon bébé était resté dehors, toujours attaché dans la poussette, et j'ai paniqué à l'idée qu'elle devait être terrifiée, toute seule dans le noir. « Mais comment diable suis-je supposée me débrouiller seule avec ça? » me suis-je demandée en sanglotant, alors que j'enfermais ma fille aînée dans mes bras le temps de calmer sa rage. Quand elle a été calmée, j'ai couru dehors pour sauver mon bébé avant que les tigres ou les loups garous ne la dévorent. Et là, j'ai vu ma voisine Laurie avec mon bébé dans les bras, en train de la bercer doucement, alors qu'elle n'est même pas maman. J'ai alors réalisé que justement, je ne suis pas supposé me débrouiller toute seule et que nos méthodes de maternage habituelles sont une insulte à la nature. J'ai réalisé que le maternage, c'est beaucoup trop de travail pour une personne seule et que j'ai vraiment besoin de ce petit groupe de personnes que j'appelle ma communauté.
11 décembre 2008

Changements...

Bonjour à tous, Finalement, j'ai décidé de poster mes nouveaux articles liés au cohousing sur ce blog ci. Après tout, il est fait pour ça! Par contre, pour ceux qui sont déjà venus, remarquez que j'ai changé l'ordre des posts, le blog fonctionne maintenant comme la plupart des autres, les posts sont classés des plus récents aux plus anciens. Si c'est votre première visite et que vous ne connaissez pas le concept du cohousing, c'est sans doute bien de commencer par le début et de lire les articles dans l'ordre (depuis le plus ancien). Par ailleurs, et par souci de transparence: Les pubs "google ads" qui apparaissent sur ces pages sont placées par canablog. Je ne touche pas le moindre centime si vous cliquez sur ces liens là. En revanche, j'ai ouvert un compte dans le programme de partenaires Amazon. Soyons clairs: je vous encourage à emprunter les livres en bibliothèque. Si votre bibliothèque ne possède pas l'ouvrage que je vous recommande, vous pouvez leur demander de l'acheter. Si vous souhaitez l'acheter vous même, et que vous suivez les iens depuis mon blog, Amazon me reversera une petite commission. Perso je trouve ça cool. On ne roule pas sur l'or par chez nous et ça nous aidera à payer les factures. Si ça vous ennuie, sentez vous libre de passer par un autre moyen :-) Voili voilou. Je vous prômet pas une activité débordante, mais je suis de retour :-)
30 novembre 2008

Me revoilà...

... et ça fait plus deux ans que je n'ai pas écrit sur ce blog...

Pardon à ceux qui ont écrit des commentaires auxquels je n'ai pas répondu.

J'aimerais vous dire que c'est parce que j'ai beaucoup travaillé à la création de mon covoisinage et qu'il est presque prêt. Mais ce serait mentir...

La vérité, c'est que j'ai essayé... que cela ne m'a mené nulle part... et que je n'avais pas le courage de l'écrire. Pour résumer, on peut dire que j'ai participé à un grand nombre de réunions qui ont presque toutes finies par des engueulades. Que d'agressivité!... J'ai jetté l'éponge au bout de quelques mois, en me disant qu'il fallait d'abord que je travaille sur la part de moi qui réagit à l'aggressivité en en remettant une couche.

La mouvance habitat groupé à continué d'avancer sans moi, et est bien vivante. Si mes idées vous ont séduit, je vous encourage chaleureusement à contacter le réseau via le site http://www.habitatgroupe.org/

Quand à nous, ma tribu de Rakoto et moi... disons qu'on s'accrochera surement à un train, un peu plus tard, dans une autre gare..

En attendant, je vais laisser ce blogue continuer de semer des graines de rêves dans la tête de quelques 600 nouvelles personnes par mois. Je ne posterai plus sur ce blog, mais j'en démarre un nouveau, à a fois plus global et plus personnel. Un blog dans lequel je pourrais dire ma façon de voir au monde entier, et ou le cohousing ne sera qu'une catégorie. Si ma prose vous amuse et que vous voulez continuer de me lire, rendez vous sur http://trukzibulations.wordpress.com

Si vous souhaite rester informé de mes nouveaux articles sur le cohousing (en particulier, j'ai 2 traductions du livre de Dave Wann en préparation, et peut être un diaporama de ma conférence à Primevère), vous pouvez vous joindre à la newsletter en laissant votre adresse dans a colonne à gauche.

A bientôt j'espère... :-)

1 mai 2006

Création de la liste covoisinage

Aujourd'hui voit la naissance de la liste de discussion sur le covoisinage sur google groups.

Pour tout ceux que cela interesse d'échanger au sujet du covoisinage et/ou de creer un groupe de voisins, venez nous rejoindre:
http://groups.google.com/group/covoisinage

Au plaisir de vous lire

--- edit du 30 novembre 2008 --- La liste covoisinage sur google n'a jamais décollé. Je l'ai animé pendant queques semaines, puis je l'ai abandoné en même temps que ce blog. Si vous souhaitez échanger au sujet de l'habitat groupé, je vous suggère plutôt de rentrer en contact avec le réseau national via le site: http://www.habitatgroupe.org
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30 mars 2006

J'adore cette photo...

johnandallie_harmonyJ'adore cette photo... Elle résume en un clin d'oeil toute la beauté d'un covoisinage multi-générationnel. Le monsieur c'est John Lightburn et la petite fille s'appelle Allie. Ils sont voisins dans le covoisinage d'Harmony Village au Colorado.
Notre société a divisé le peuple des humains en groupes d'âges. La plupart de nos amis sont des gens du même groupe d'âge que nous. A l'école, c'est incontournable on a essentiellement des amis au sein de sa classe, parfois une classe au dessus ou en dessous. Par la suite, dans l'entreprise, c'est un peu plus flou, la classe d'âge des "actifs" est plus grande; mais dans la plupart des entreprises que j'ai fréquenté, les gens avaient tendance à se tenir ensemble par groupe d'âge a eu près homogènes... et finalement quand vient le temps de la retraite, on se retrouve dans le groupe des vermeils, à regret ou avec joie...
Quand j'étais petite, j'étais jalouse de mes copines à l'école qui avaient des grands mères qui leur racontaient des histoires ou leur faisaient des gâteaux.  Mes grands pères décédés avant ma naissance, mes grands mères étaient loin, et leurs esprits maternels n'étaient pas exactement surdéveloppés. Mes oncles et tantes étaient loin aussi, je connais assez peu mes cousins. Alors j'avais adopté des grands parents. Un couple de nos voisins, un charmant vieux monsieur, ébéniste à la retraite, avec un belle barbe blanche et sa douce compagne de toujours, qui me mijotait d'inoubliables soupes à l'oignon. Mon Papy et ma Mammy Varengue... j'en garde des souvenirs de trésors de tendresse. J'en ai encore la larme à l'oeil.
Les enfants et les personnes agées sont des amis naturels. Ils ont le même sens du temps... ils vivent au présent.
Mes enfants ont la chance d'avoir des grands parents adorables. Ils s'entendent très bien avec ma Maman. Malheureusement, comme nous habitons en France, ils ne verront sans doute pas très souvent leurs grands parents paternels qui sont à Madagascar. Alors j'espère vraiment que quand nous habiterons en covoisinage, ils pourront en plus se choisir des Papys et Mamies pour partager avec eux le temps des gens qui ont le temps de vivre.

22 mars 2006

Un genre de famille Ingals... mais en moins zaméricain et en beaucoup plusse bien!

Alors voilà, ma liste au père noël pour notre communauté à nous (ma tribu de rakotos et moi). Silence, on rève!

Notre covoisinage à nous, il est à la campagne, mais pas trop loin d'une grande ville (proche de Grenoble ou Chambéry, ce serait rudement chouette, mais Lyon ou Toulouse, ça irait aussi, bref, un peu n'importe ou, mais plutôt dans la moitié Sud où il fait beau un peu souvent). On a rachetté un grand corps de ferme avec des dépendances, qu'on a aménagés en petites maisons. On a un grand parc de plusieurs hectares, avec une rivière au milieu. Et plein plein d'arbres.

piscine2Devant notre maison commune, tout au bout de la terrasse, on a installé une piscine naturelle biologique. L'eau est filtré par un savant système de bassin de régénération qui nous évite d'avoir besoin d'utiliser du chlore. Et puis c'est bien plus écologique. Le retour du printemps annonce les premières baignades. J'ai bien hâte.

On est 37 adultes et 26 enfants dans notre communauté. Le plus vieux à 87 ans, et la plus jeune, c'est ma douce Avana qui vient d'avoir 6 mois. Elle restera pas la plus jeune longtemps d'ailleurs, ma voisine attends un bébé pour le printemps. Mes voisins de droite, c'est un charmant jeune couple. Lui est Brésilien, il joue de la guitare et l'été quand on fait des feux dans le parc, il nous joue des airs de bossa nova au coin du feu. Sa femme (celle qui est enceinte) est Polonaise, et quand elle cuisine les petites galettes de pomme de terre qu'on mange avec de la crème et du sucre, mon petit Loulou et moi, on ne peux pas résister à cette odeur... heureusement, elle en fait toujours trop alors il y en a pour nous aussi.

Mon voisin de gauche est un ébéniste à la retraite. Il a quatre enfants et 9 petits enfants. Les petits viennent souvent rendre visite à leur papy. Il est un peu bourru, mais du genre qui cache un coeur gros comme ça. Il a perdu sa femme il y a quelques années. Ses enfants disent qu'ils sont rudement content de le savoir là, bien entouré. Nous en tout cas, on est rudement content de l'avoir. Les enfants l'adorent, ils l'ont baptisé Papybois. L'atelier bois, c'est son domaine. Pour y entrer, on doit montrer patte blanche. Et gare à celui qui oublierai de ranger un outil. Quand les petits le demandent gentiment, et qu'ils se tiennent tranquilles, il les autorise à venir travailler avec lui dans l'atelier. Et ils sont fiers comme des papes. J'hésite à lui demander de me montrer, à moi aussi... à croire on devient timide avec l'âge....

terrasse2Notre maison commune c'est Maurice Sauzet qui l'a conçu dans l'ancienne grange de la ferme. Sur le devant, il nous a concocté une terrasse terrible, un véritable salon d'extérieur. S'il n'en tenait qu'à moi, je pourrais vivre là.  A l'intérieur de la maison, il y a bien sur une cuisine et une grande salle à manger avec une cheminée, un salon avec une grande télé pour regarder les matchs... et aussi une super chouette salle de jeu pour les petits loulous, et une salle de polochons, avec des coussins partout et des matelas, c'est spécial pour chahuter autant qu'on veut. A l'étage, il y a 2 chambres d'amis pour les visiteurs de passage et un dortoir pour que les ados puissent laisser leurs chambres quand on a beaucoup de visiteurs pendant les fêtes. Au sous sol, on a une buanderie et une salle insonorisée ou les ados peuvent jouer de la batterie et organiser des boums. Dans le salon, il y a un piano et souvent le soir, on fait des boeufs terribles ou tout le monde chante les classiques de sa jeunesse. On a aussi une sorte de mini épicerie auto-gérée qui nous permet de faire des achats groupés de nourriture. Tout le monde a la clé, quand on a besoin d'un litre de lait, on se sert et on le marque sur la feuille.

cabane3Dans notre parc, il y a une chouette structure en bois, avec un toboggan et deux balançoires. Il y a aussi un bac à sable et un trampoline. Mais la vraie vedette de notre parc, celle qui fait l'unanimité dans le coeur des enfants, c'est la cabane perchée. Pour jouer à Tom Sawyer. Pour se réfugier et se raconter des histoires. Un endroit loin des adultes, où on peut se réfugier et depuis lequel on peut observer le monde, vu d'en haut. Territoire d'enfance... j'en suis presque jalouse, et je suis pas la seule. C'est vrai quoi, pourquoi est ce que les enfants seraient les seuls à avoir droit à leur cabane dans les arbres?

Et bien ce n'est plus le cas... nous les grands, nous avons aussi notre paradis dans les arbres. Une plate-forme suspendue au milieu des cimes, un peu perdue au coeur de notre parc, loin du bruit. Si vous ne me trouvez pas chez moi ou dans la maison commune, ne me cherchez pas trop longtemps, je suis la haut, à bouquiner, faire du yoga ou simplement profiter de la vie et des odeurs de la foret...

litperche1A coté de notre covoisinage, notre voisin direct est une ferme. Le fermier fait d'ailleurs partie de la famille maintenant, plusieurs fois par semaine il partage nos repas. Il fait du maraîchage bio et il est notre fournisseurs officiels de bons légumes frais. Il a aussi une vache, deux brebis, quelques canards, des lapins, un cochon et des poules. Les petits adorent aller lui rendre visite à la ferme ou dans les champs. Heureusement qu'il aime les enfants.

Mais je dois vous laisser, c'est mon tour de faire la cuisine ce soir...

On s'y croirait non? Bientôt j'espère... en attendant venez participer à mon rêve, l'enrichir et vos idées, le rendre plus vivant encore, le transformer en NOTRE rêve.... Ou bien rêvez la votre, de communauté, et venez nous raconter!

Vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir en grand. Je vous encourage aussi à visiter les superbes sites d'où elles proviennent:
- les cabanes viennent de la cabane perchée
- la terrasse vient du site Sauzet-Gouzy architecture naturelle
- la piscine de chez Bioteich
- et j'ai piqué mon titre aux paroles de la chanson d'Aldebert "Carpe Diem"

"Ce serait comme un genre de famille Ingals, mais en moins Américain... et en beaucoup plus bien!"

21 mars 2006

Look bob, it's a book

Pour les ceusses qui speak langliche, voici la liste des bouquins au sujet du covoisinage. (Vous pouvez cliquer sur les images pour les commander sur Amazon).

cohobook1 1) Cohousing: A Contemporary Approach to Housing Ourselves
de Kathryn McCamant, Charles R. Durrett, Ellen Hertzman
Kathrynn et Charles sont les pionniers du cohousing aux États Unis. Tous deux architectes, ils étaient en voyage d'étude au Danemark lorsqu'ils ont découverts les Bofaellesskaber. Ils ont été tellement enthousiasmés qu'ils ont rammené le concept aux États Unis et l'ont baptisé cohousing. Ils sont à l'origine de plusieurs dizaines de communautés aux États Unis et sont désormais à la tête d'un bureau d'architecture spécialisé dans le covoisinage : The cohousing Company en Californie. Leur livre est superbe, de très chouettes photos ou illustrations à chaque page. Une partie décrit des communautés Danoises, une autre des communautés américaines, avec tout pleins de remarques pratiques sur l'évolution du concept au fil du temps, les leçons retenues, les voies à suivre... Pour quelqu'un qui veux comprendre le covoisinage, c'est un excellent livre d'introduction. Je vous encourage aussi à visiter leur site, la page des projets réalisés est particulièrement impressionnante.

cohousing_handbook 2) The Cohousing Handbook : Building a Place for Community
de Chris et Kelly ScottHanson
Cet autre couple de pionniers du covoisinage aux États Unis est également à la tête d'un bureau de conseil spécialisé dans le covoisinage: Cohousing Ressources. Contrairement au précédent, ce livre comporte très peu de photos ou de description de communautés existantes. En revanche, il explique pas à pas comment procéder pour créer sa propre communauté. Chaque étape est discuttée avec beaucoup de détails, depuis la formation du groupe, l'acquisition du terrain, le financement du projet, les aspects important du design... et va jusqu'au déménagement. Ce livre est une merveille, totalement complémentaire avec le précédent, il offre un formidable guide pour ceux qui sont prêts à se lancer dans l'aventure. Il y a un ou deux chapitres dont le contenu est vraiment spécifiquement américain (structure légale de la propriété, permis de construire...), mais si les structures légales ne sont pas nécéssairement transposables en France, ces chapitres n'en offrent pas moins d'intéressantes pistes sur les choses à creuser pour pouvoir adapter le modèle à la réalité française.

creatinglife1 3) Creating a Life Together: Practical Tools to Grow Ecovillages and Intentional Communities
de Diana Leafe Christian
Ce troisième livre met l'accent sur un aspect que les deux autres survolent: le coté humain, les outils de communication, les méthodes de facilitation en groupe, des trucs pour apprendre à se connaître et à se faire confiance, les outils d'aide à la prise de décision par consensus... A mon sens, c'est un indispensable. L'auteur explique pourquoi la plupart des groupes échouent, quels sont les pièges à éviter, quelles sont les étapes importantes. Alors que les deux autres livres apportent toutes les réponses pratiques pour faire sortir de terre une communauté autour d'un groupe existant, ce livre ci aide a comprendre la dynamique d'un groupe, son cycle de vie normal, ce qui fait que la mayonnaise va prendre, ou non. Et le fait que la mayonnaise prenne, c'est la condition sine qua none pour qu'un projet de covoisinage ait une chance de voir le jour. Parce que même aux États Unis, où les communautés sont nombreuses, de nombreux groupes essaient, et échouent quand même.

reinventing1 4) Reinventing Community: Stories from the Walkways of Cohousing
sous la direction de David Wann
Encore un incontournable. Celui là vient tout juste de sortir (Je vous ai scanné la couverture du mien, parce que sur Amazon, ils ont encore la couverture de la maquette). La merveilleuse initiative de Dave, a été de demander à des gens qui résident dans divers covoisinages à travers les États Unis de témoigner de leur quotidien, de ce qu'ils aiment, ce qu'ils aiment moins, leurs combats, leurs espoirs... il en sort un livre plein de vie et de tendresse, écrit par cinquante mains. Certaines histoires sont drôles, d'autres plutôt tristes, toutes sont touchantes. Pour quelqu'un qui envisage le cohousing, c'est vraiment une occasion incroyable d'avoir une idée, un avant goût "vu de l'intérieur".
La façon dont j'ai découvert ce bouquin est une histoire en soi. Sur Internet, j'étais fascinée par les témoignages des gens qui résident dans les covoisinages (le site de la "Cohousing Association" américaine en regorge). Je me disais que s'il y avait une chose à faire pour faire connaître le modèle à mes compatriotes, c'était bien de traduire ces témoignages pour les rendre accessibles à un public francophone. J'ai donc envoyé un mail pour demander l'autorisation de traduire ces témoignages. Dave m'a répondu que les témoignages avaient été écris pour son livre et qu'il me donnait son accord pour traduire et publier sur Internet tous les témoignages que je voudrais dans son livre. Si c'est pas de la coopération ça!... D'ailleurs, je dois dire que tous les contacts que j'ai lié jusqu'à maintenant (toutes les photos reproduites sur ce blog le sont avec la permission de leurs auteurs), je suis tombé sur des  gens adorables, serviables et très enthousiastes à l'idée de m'aider à démarrer un groupe de covoisinage en France. Kelly Scotthanson dit même qu'elle serait ravie de venir animer un atelier!

Enfin bref, j'ai une traduction en cours, celle du témoignage d'une maman dont le titre est "il faut tout un village pour élever une maman!". J'ai l'intention d'en traduire tout plein... revenez me voir...

Alors voilà, en vous souhaitant une bonne lecture...


15 mars 2006

Des principes si merveilleusement simples...

Bon, alors je vous ai fait l'envolée lyrique, maintenant venons en aux faits... La beauté du covoisinage, et ce qui a fait son succès, ce sont quelques principes merveilleusement simple qui rendent sa création relativement facile et accessible à tous types de publics.

Les 4 grands principes du covoisinage:

1) Les futur résidents participent à la conception de leur voisinage et travaillent ensemble à créer un lieu de vie qui réponde à leurs besoins spécifiques, à leurs valeurs et leurs priorités.C'est aussi ce qui leur permet d'apprendre à se connaître et à se faire confiance. En quelque sorte, c'est comme ça que la mayonnaise monte.  Un voisinage dont les résidents ne participeraient pas à la conception ne serait pas un véritable covoisinage.

windsong_covered_street2) Un design centré sur les relations humaines: lors de la conception, tout est fait pour favoriser le sens de la communauté. Les maisons qui sont généralement groupées autour de la maison commune; les espaces verts sont préservés; on organise un parking pour maintenir les voitures en périphérie; les maisons se font face autour d'une ruelle... On conçoit aussi des espaces communs qui serviront pour un usage quotidien: cuisine, salle à manger, salle de jeux, atelier, salle de lavage, salle de musique, aire de jeux, bac à sable, piscine, jacuzzi... Dans certains climats froid, comme au Danemark ou au Canada, on crée même des rues couvertes entre les maisons, pour permettre de rejoindre la maison commune sans avoir besoin de remettre bottes et manteaux (ci contre, une photo du covoisinage de Windsong au Canada).

3) Le voisinage est géré par ses résidents, sans organisation hiérarchique. La plupart des covoisinages optent pour la gestion par consensus. Il n'y a pas de chef, même si on constate un leadership naturels chez certains membres. Généralement, chaque aspect de la vie de la communauté est gérée par un petit comité qui doit rendre des comptes au grand groupe. Les résidents participent au(x) comité(s) qui les intéressent le plus. Obtenir le consensus, c'est l'art de se concentrer sur la clarification des besoins de chacun pour tricoter ensemble une solution qui saura y répondre adéquatement. Contrairement au suffrage qui sépare les gagnants des perdants frustrés, le consensus vise à obtenir l'adhésion de chacun. La facilitation des réunions peut être délicate au départ, et il semble fortement recommandé que certains membres, sinon tous, participent à des atelier de formation au consensus.

4) Pas de partage des revenus. Typiquement, le covoisinage n'est pas une source de revenus pour ses résidents. Quelques exceptions ponctuelles peuvent être remarquées, comme lorsqu'un des résidents est architecte et participe au design, ou encore un résident avocat qui s'occuperait de la mise en place de la structure juridique. A mon sens, c'est là la grande force du principe. Ses fondateurs n'ont pas cherché a créer une communauté parfaite pour humains sur-évolués, une utopie réalisée, etc... ils ont simplement mis en place un système qui fonctionne dans l'état actuels des rapports humains et sociaux en pratique dans notre partie du globe. Et ça marche!

15 mars 2006

Atelier en angleterre

Donc, comme je vous disais l'autre jour, je suis allé en Angleterre pour participer à un atelier organisé par le Threshold Center, un covoisinage anglais installé dans le Dorset (à l'ouest de Londres, au sud de Bristol).

J'en suis revenue plus motivée que jamais. Maintenant, je peux dire que j'ai vu de mes yeux vus. Et ce qui m'a le plus interessé, c'est que sur les douze participants, j'étais la seule jeune maman. Jusque là, j'avais surtout vu l'intéret du covoisinage du point de vue des mamans. Mais tous les autres participant étaient des gens de plus de cinquante ans qui cherchent des solutions constructives pour créer un lieu amical dans lequel ils pourront vieillir en harmonie. C'est vraiment enrichissant de partager toutes leurs idées, leurs besoins...

Les bouquins américains parlent beaucoup de l'importance de bien articuler la vision en début de projet. Jusque là, je ne comprenais pas vraiment pourquoi c'était si important. Et là, devant tant de besoins divergents ou complémentaires, j'ai du me rendre à l'évidence: articuler la vision c'est une absolue nécéssité. C'est un peu comme choisir des compagnons de voyage... Imaginez que je rève de faire un safari en Tanzanie, et que vous vouliez aller voir les mongols et passer des vacances sous les yourtes. Nous avons 3 choix, je vous suis en Mongolie, et je ronchonne tout le long que je ne vois ni lions ni éléphants. Vous me suivez en Tanzanie et vous ronchonnez sans arrêt qu'il n'y a pas de yourtes. Ou bien nous comprenons avant de partir que nous devrions plutôt chercher d'autres compagnons de voyages, qui partageraient nos envies de départ. Ce serait pas mal plus sain non?

Sinon, le threshold center, est un covoisinage un peu particulier, puisqu'il s'est donné pour mission d'être à la fois un exemple et un centre de formation. J'étais là avec ma soeur et ma fille de 5 mois, et nous avons été accueilli par des gens charmant et très ouverts. Ils donnent beaucoup de leur personne pour animer ces ateliers et aider ceux qui voudraient suivre leurs traces.

Le projet de covoisinage est une sorte de projet témoin pour un projet beaucoup plus ambitieux de construction d'un véritable écovillage. Si vous voulez jeter un coup d'oeil, c'est le projet DEVA.

L'atelier, c'était vraiment passionnant. A la fois par les discussions et parce que ça donnait la chance de faire une petite "expérience" de vie en covoisinage le temps d'un week end.

Et puis j'ai découvert l'existence d'un autre projet de covoisinage anglais The community project, dans le Sussex, qui m'inspire beaucoup parce qu'il a été créé par une bande de mamans. Et le résultat à l'air top cool..... Une communauté de 37 adultes et 29 enfants agés de 2 mois à 65 ans, dans un parc de 23 acres (environ 11 hectares)...

Donc, prochaine étape, prendre contact avec eux et aller les rencontrer... goodie goodie...

6 mars 2006

J'adore faire la vaisselle...

vaisselleVous allez me prendre pour une dingue.. mais je vous jure, j'adore faire la vaisselle. En fait, j'adore "laver" la vaisselle... avoir les mains dans l'eau chaude... j'aime bien l'odeur du produit vaisselle... mais surtout, surtout, j'adore papoter avec celui qui essuie et range et avec les autres qui traînent dans le coin. Partager la joie de faire les choses ensemble! Si possible, après un bon repas, en terminant un petit verre de vin ou bien en sirotant un thé... et puis, pas tous les jours! Aujourd'hui je lave, demain, je serais contente d'être parmi ceux qui se contentent de traîner dans le coin, ou même de traîner ailleurs.

Par contre faire la vaisselle, tout seul dans sa cuisine, ça c'est beaucoup, beaucoup moins rigolo déjà...

Quand j'ai commencé à m'intéresser au covoisinage, j'ai un peu tiqué sur les repas communs. Rien que l'idée, je trouvais ça étouffant, ça empiétait sur mon espace vital. Yerk... je vais être obligée de manger avec tous ces gens plusieurs fois par semaine? On se croirait à la cantine. Non non, ça ira merci, c'est ben d'trop communautaire pour moi c't'affaire là, tsé! Heureusement, dans la grande majorité des covoisinages, les repas communs sont facultatifs, on doit faire la cuisine quand c'est son tour, mais on y va manger seulement quand on en a envie. Je me suis donc dit... ok donc, ben j'irais pas et puis c'est tout. Ca m'a permis de surmonter mon dégout et de continuer à m'intéresser au concept...

Et comme je vous disais, j'ai commencé à lire tout ce que je peux trouver là dessus. Le truc qui me fascine le plus, ce sont les témoignages des gens qui habitent un covoisinage et qui racontent leur vie au sein de la communauté. Ce qu'il aiment, ce qu'ils aiment moins, au jour le jour... (D'ailleurs j'ai le projet d'en traduire certains, ici, pour que vous puissiez en profiter aussi). Ça donne une idée de comment on se sent quand on est à l'intérieur. Et j'étais super étonnée de lire à quel point tout le monde semble apprécier les repas communs. Dans certains covoisinages on organise même jusqu'à 7 repas communs par semaine. Aïe... mais ça veux dire tous les jours, ça? Quand j'ai lu ça, ça m'a carrément contrarié. Que des gens qui ont par ailleurs de si bonne idées sur la mutualisation des ressources puissent avoir le mauvais goût de partager leurs repas dans une cantine, voilà une idée qui m'indisposait sérieusement. Mais bref, j'ai décidé de continuer à ignorer cet aspect pour creuser le reste.

Parallèlement, j'ai continué ma petite vie. Ben oui quoi, en attendant, faut bien vivre... Et devinez quoi: chaque jour, il me faut faire à manger pour ma petite famille. Et chaque jour c'est le casse tête ; qu'est ce qu'on va bien pouvoir manger aujourd'hui? On pourrait faire euh... des pâtes? ou peut être euh... du riz? ou alors euh... des patates? Mais on en a déjà mangé hier, ou même à midi ; ce serait bien de manger plus de légumes, non? Mes loulous ont besoin des bonnes vitamines d'une alimentation diversifiée... alors je me force, je fais des efforts, jours après jour, pour trouver des nouvelles idées de bonnes choses à manger. C'est tellement lourd que bien souvent, entre les courses et la bouffe, j'ai l'impression de ne faire plus que ça. Mais je voudrais être une bonne-maman-qui-prends-à-coeur-la-santé-de-ses-enfants, hein! Bien souvent je traverse des phases de découragement. Je déserte la cuisine et on se gave de pizza /croque monsieurs/pates aux fromages pendant quelques jours. Jusqu'à ce que la culpabilité reprenne le dessus et que je me remette à essayer de faire une bonne cuisine santé avec un régime équilibré. Mais quand la purèe de carottes maison faite de carottes bio toute fraichement achetées au marché et épluchées par mes soins toute seule dans ma cuisine est repoussé d'un simple "beurk" sans autre forme de procès, je me découvre des envies de meurtres!

Bref vous savez quoi? Faire les menus, les courses, la bouffe, la vaisselle... tous les jours, ben j'ai horreur de ça!

Ne vous méprennez pas, j'aime bien manger et j'adore faire la cuisine. Mais c'est comme la vaisselle ce truc là: c'est rudement chouette... une fois de temps en temps. Vous savez, quand on invite des gens qu'on aime bien. On y réflechit à l'avance, on hésite, on feuillette des livres de recettes aux couleurs chatoyantes, on imagine un menu, on en salive rien que d'y penser. On cherche comment les épater, les surprendre, leur faire plaisir aussi... La veille on fait les courses, on choisit ses tomates avec amour, une par une, on en profite même pour aller au marché... Le jour j, on se lève un peu plus tôt. On range un peu, on se met aux fourneaux. On partage les croissants au milieu des épluchures, sur fonds d'odeurs de ragoût...

Alors, quand au cours d'une de mes passionnantes lectures de témoignages, j'ai lu: "dans notre communauté, il y a un super chouette restaurant, pas cher du tout, qui s'apelle la maison commune"... et bien j'ai ENFIN vu la lumière! Cuisiner une fois tous les 15 jours/3 semaines et se mettre les pieds sous la table tout le reste du temps... héhéhé... mais c'est une idée tout simplement géniale ça! Au lieu de me prendre la tête, tous les jours pour savoir ce que je pourrais bien faire à manger pour mes loulous, je pourrais tout aussi bien les emmenner dans un restaurant très spécial, où les enfants seraient vraiment les bienvenus, où le "plat du jour" changerait chaque soir selon l'inspiration des cuisiniers du jour... A la fin du repas, les loulous pourraient aller jouer avec des petits copains dans la salle de jeu attenante pendant que je siroterait un thé en papotant avec mes voisins. Après quoi on pourrait rentrer chez nous sans même faire la vaisselle. Et libre à nous de rester chez nous les soirs de crise de besoin d'intimité... où est ce que je dois signer?

Alors voilà, après mûre réflection, les repas en commun sont sans aucun doute, l'une des meilleures idées du covoisinage. Et parmi tous les avantages que j'entrevois dans ce mode de vie, c'est peut-être ce que j'attends avec le plus d'impatience.

Y a que les imbéciles qui changent jamais d'avis!

8 février 2006

Ressources, en Français

Donc, comme promis il y a deux jours, voici les quelques trucs que j'ai trouvé sur la toile et qui parlent de covoisinage (cohousing) en Français.

Au québec, Michel Desgagné et Valérie Jamin sont en train de démarrer un groupe dans la banlieue de la ville de Québec. Leur site http://www.cohabitat.ca est surtout joli. Il comporte malheureusement assez peu d'information. En revanche, pour préparer leur projet, ils ont barroudé pendant plusieurs mois sur les routes nord américaines et racontent leur périple sur un autre site, "la route des écovilages d'amérique du nord", qui lui, regorge d'infos. Ils ont visité des tas d'installations, certaines suivant le modèle du cohousing, mais pas toutes. Chaque communauté visité est brièvement décrite, il y a de chouettes photos... pour moi c'était le site de la découverte...

Le Soleil (le principal quotidien de la ville de Québec) leur a consacré un article " Le cohousing est à nos portes". Les internautes ont réagit et les commentaires sont aussi intéressants (et super encourageants) que l'article lui même. Michel Desgagné était aussi à l'honneur sur les chroniques Macadam tribus de Radio Canada dans un interview intitulée "Le cohousing, une volonté de se loger autrement".

A part ça, Denis Jobin, un autre membre de leur groupe, a fait un périple similaire en France et en Espagne, raconte également son voyage. C'est beaucoup moins intéressant, il arrive lui même à la conclusion que "Depuis maintenant plus d'un mois en France, force m'est de reconnaître          que s'il y a quelques projets et intentions...les véritables          réalisations se font plutôt rares." Il devait également se rendre en Espagne, on ignore s'il y est allé... AMHA, je pense qu'il a mal choisi les pays pour son périple, il aurait du aller au Danemark, éventuellement en Hollande, en Belgique et en Angleterre. C'est triste à dire, mais en la matière, la France semble bel et bien être très à la traîne.

Sinon, le site belge "habiter autrement" propose une définition du cohousing, et donne les adresses postales de communautés existantes en Belgique. Malheureusement, il semble qu'aucune de ces communautés ne possède de site web (ou alors, ils sont pas renseignés sur habiter autrement, ce qui est possible aussi...). Il y a aussi un article un peu pompeux sur le thème "habitat groupé et utopie"... bof bof...

qs13Par contre, la société canadienne d'habitation propose un article fascinant sur la création de la communauté de Quayside à Vancouver Nord. La description est détaillée et ils mentionnent même les budgets. Et puis c'est un projet qui a vraiment été réalisés. Vous pouvez visiter le site Web du covoisinage de Quayside (malheureusement en anglais). Ci contre une photo de la terrasse commune de Quayside.

Vous trouverez aussi une définition assez détaillée du concept sur le site ekopedia.

Voila, en gros c'est a peut près tout. Attention, esbroufe... Le réseau américain du cohousing (http://www.cohousing.org) mentionne une communauté en France, qui s'avère être un projet bouddhiste qui n'a pas grand chose à voir avec le cohousing.

Donc, comme je vous disais... pas grand chose. C'est la raison même pour laquelle j'ai créé ce blog. Espérant générer un enthousiasme certains chez des internautes qui pourraient m'aider à créer un véritable portail en Français sur le sujet.

8 février 2006

En français dans le texte

Donc, les Danois appellent ça "Bofaellesskaber" (ce qui veux dire vivre ensemble), et les Zanglais et Zaméricains appellent ça un "Cohousing"... Mais nous, on devrait appeller ça comment au juste?

Les québecois ont fait des suggestions: Cohabitat, comaisonnée, cologement...

Cohabitat, pas mon truc du tout. On connait bien ça en France la cohabitation... ça évoque des années politiques pas très glorieuses. Quand rien ne marche et c'est la faute de personne... Cohabiter, ça résonne comme devoir habiter avec quelqu'un qu'on aime pas mais qu'on est contraint de subir, au quotidien.

Cologement... ça non plus, ça me parle pas beaucoup. Il me semble qu'en France, quand on parle logement, on parle soit de "la crise du logement" soit du manque de "logement sociaux"... Bref, il me semble que les endroits dans lesquels on voudrait habiter, ça s'appelle "un appart" ou bien "une maison". Un logement, c'est plutôt un truc ou on a pas bien envie d'aller mais ou on va quand meme quand on a pas les moyens d'aller ailleurs. Enfin, ça n'engage que moi, mais cologement, ça marche pas non plus.

Comaisonnée. Mouais. Ca a le merite d'etre délicieusement désuet... mais pas emballant non plus AMHA (A Mon Humble Avis)...

Habitat groupé... trop vague et trop général. Ca veux dire beaucoup de chose... Meme chose pour le Collectif d'habitation...

Je propose donc... COVOISINAGE. Comme dans voisinage intentionnel et collaboratif. Ou encore comme dans voisinage amical et coopératif. Bref, comme dans "un voisin qui vous veux du bien". Moi c'est le terme qui me parle le plus...

Votre avis?

8 février 2006

Bon, mais alors, c'est quoi ce truc?

Bon, mais alors, c'est quoi au juste ton truc-machin sakbérouzing américano-danois?

En fait, c'est tout simplement une façon d'agencer des logements de façon à favoriser les interactions du voisinage, à encourager la communauté, tout en préservant l'intimité et la vie privée.

Oui, mais concrètement?

Et bien, imaginez... Un beau terrain constructible de 2ha... en banlieue d'une ville moyenne. Sur le terrain il y a une grande maison familiale et une vieille grange, dans un grand parc.

Hypothèse 1: le promoteur landa se porte acquéreur.
- Ils s'empresse d'obtenir un permis de lotir et découpe son beau terrain en 6000m2 de voirie, 10 parcelles de 600 m2 chacune et 2 parcelles de 4000m2 chacune
- Il rase tous les arbres qui pourraient gêner la construction (c'est à dire TOUS les arbres)
- Il construit une superbe route goudronnée au centre de son terrain pour desservir toutes les parcelles
- Il ne prends pas la peine de construire des trottoirs sur les bords de la belle route... pourquoi faire? Les tricycles et les poussettes n'auront qu'à partager la route avec les voitures...
- Sur chaque parcelle de 600m2, il construit une maison uni familiale de 2 à 5 chambres 85 à 150m2
- Chaque parcelle est ensuite soigneusement clôturée pour que chacun puisse profiter de l'intimité des ses 200m2 de jardin.On aura soin de planter des haies qui dans quelques années nous protégerons des regards indiscrets des voisins passants. (L'intimité n'est en rien remise en cause par le fait que depuis les fenêtres à l'étage des maisons voisines, on puisse observer à loisir ce qui se passe dans ledit jardin...).
- Sur les 2 grandes parcelles, il construit 2 petits immeubles de 15 logements chacun. Les logements du re-de-chaussée bénéficient d'un jardinet de 35 à 80m2 et les logements en étage ont un balcon et profitent de la vue sur les jardins des autres.

Et voilà! Tout est pret pour "métro boulot dodo, une maison, une clôture, une voiture et un chien". Je me souviens très bien: c'était il y a pas si longtemps, avec mes amis, on trouvait ça monstrueusement top ringuard et on aurait préféré mourir que 'envisager notre avenir comme ça. Et puis voilà, quelques années plus tard, 33 ans et 2 momes en bas âges... on se dit... ce serait bien quand même, un jardin pour les enfants... pour pouvoir y mettre une balançoire et peut être même un toboggan... C'est triste comme un menhir mon histoire...

Hypothèse 2: Un groupe de covoisinage s'est créé dans le coin. Leur projet est abouti, ils sont a la recherche d'un terrain et se portent acquéreurs.
- Ça fait plusieurs mois déjà qu'ils se rencontrent régulièrement pour apprendre à se connaître et a se faire confiance et définir ensemble les orientations du voisinage qu'il vont créer. Ils constituent un groupe très diversifié, il y a des célibataires, des couples sans enfants, des couples avec enfants, des personnes âgées... des blancs, des noirs, des asiatiques...
- Ils se constituent en société pour acheter le terrain
- Ils travaillent, ou non, avec un promoteur, mais étant propriétaire du terrain, ils restent les véritable maîtres du projet
- Ils embauchent un architecte et travaillent avec lui au design du projet.Un design centré sur l'humain qui favorise les échanges entre voisins.
- Ils préservent les espaces verts au maximum pour pouvoir profiter du parc
- Ils font un parking à l'entrée du site pour les autos
- Ils préservent la maison et la transforment en maison commune qui abritera une cuisine, une salle à manger, deux chambres d'amis, une salle de jeu pour les enfants, une salle de musique insonorisée...
- Ils transforment la vieille grange en atelier, garage, salle de bricolage qu'ils équipent avec du matériel permettant de travailler le bois ou de réparer les voitures
- Ils construisent 20 maisons de 2 à 5 chambres de 65 à 120m2 et les groupent autour de la maison commune (Les maisons sont bien sur de vraies maison complètes avec cuisine, salle de bain), et un petit immeuble de 15 logements
- Ils organisent un jardin potager bio pour planter des légumes et enseigner à leurs enfants le cycle des saisons
- Ils construisent une grande terrasse avec un bac à sable, une structure de jeux en bois et des tables de pique nique
- Ils achètent une seule tondeuse à gazon, modèle mini tracteur qui fait rêver tous les propriétaires de maison individuelle

Quelques mois plus tard, ils sont impatient d'emménager enfin dans leur communauté toute neuve et de faire une grande fête d'inauguration. Pour la fête, ils inviteront même leurs voisins du village. Et puis la vie s'installe. Dans la maison commune, il y a souvent de la lumière, tard le soir. On y trouve des gens qui partagent un café, font de la couture ou regardent un match dans la salle de télé. Des gens qui ont le choix de partager avec leurs voisins toutes ces activités qui sont tellement plus agréables quand on les fait en groupe... La journée, le parc raisonne des rires des enfants qui font des cabanes dans les arbres et sur le chemins s'organisent des courses de tricycles absolument effrénées... surveillées du coin de l'oeil par des mamans qui papottent autour d'un verre de citronnade fraîche. Ambiance camping, mais sans la queue pour les douches!

Et bien je sais pas vous, mais moi, je signe. Et je veux bien troquer la maison de 150m2 pour un F3 de 60 m2 dans le petit immeuble de la communauté.

C'est presque trop beau pour être vrai, non? Et pourtant, c'est si simple. Et ça existe déjà. Et surtout, ça marche déjà! J'aimerais vous dire que j'ai déjà vu de mes yeux vus. Et bien, pas encore, mais j'y travaille. Fin février, je dois visiter un covoisinage en Angleterre, j'ai déjà mon billet. Et cet été, je songe à partir en ballade au Danemark avec mes loulous... je vous raconterai tout ça, avec plein de photos, c'est promis.

Et comme une image vaut mieux que mille mots, je vous laisse sur cette merveilleuse illustration de ce que je viens de vous raconter, issue du livre "The cohousing Handbook" (page 157) par Chris et Kelly Scotthanson de la compagnie cohousing resources.

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7 février 2006

Bofaellesskaber... cohousing...

Donc, donc... j'écris un blog pour vous raconter mes rèves d'un mode de vie un peu plus communautaire.

Oui, je sais, je vous entends déjà... La vie en communauté, on connaît ça, c'est le truc des hippies qui vont fumer les chèvres dans le larzac, ils fument plein de pétards, les garçons ont grandes barbes, les fillent portent de longues jupes à fleur, ils vivent d'amour et d'eau fraîche.... Et puis au bout de quelques années, ils en ont tellement marre qu'ils reviennent à la civilisation blasés et agressifs. Ah oui, et puis il y aussi les groupes spiritualo-mystico-gourouteux qui vivent ensemble dans la paix l'amour la joie... Bref... la communauté, pas pour moi non merci.

Moi aussi, je croyais ça. D'ailleurs, jusqu'à maintenant, j'ai gardé pour moi mes aspiration de nana qui a trop regardé "la petite maison dans la prairie" quand elle était petite. Mais il y a quelques mois, j'ai fait une découverte absolument ébarnouflante. Je vous jure, j'en suis encore scotchée. Il existe des communautés de gens ordinaires qui ont simplement envie de connaître leurs voisins et de partager des moments sympa avec eux. Des gens normaux, comme vous (enfin, peut être que je m'avance) et comme moi, des vrais gens qui travaillent dans des vraies villes, ont des vrais enfants, des gens qui font la lessive, les courses, la bouffe... et qui pensent que la vie est plus facile si on peut s'entraider entre voisin. Incroyable non? Quelque part, je trouve ça incroyable de trouver ça incroyable... Des voisins qui s'entraident, ça devrait être la plus naturelle des choses, non? Mais là je divague, revenons donc à nos moutons.

Donc, les communautés de gens ordinaires, ça existe vraiment vraiment. Et c'est en plus, c'est vraiment pas nouveau, ça fait presque 35 ans! C'est les Danois qui ont inventé ça, ils appellent ça des "Bofaellesskaber" (j'avoue, c'est un peu dur à caser dans une conversation...) . Et dans les années 80, deux architectes Américains qui faisaient leurs études au Danemark ont trouvé le concept tellement fantastico-emballant qu'ils l'ont importé aux États Unis. Ils ont baptisé ça Cohousing.

Alors, je vous raconte pas, quand j'ai découvert ça, j'étais tellement ébarnouflée que j'en aurais presque arretté de me ronger les ongles des doigts de pied! Animée par un total et absolu besoin frénétique d'en savoir plus, j'ai fouillé tout partout sur le ouèbe pour trouver des infos.

La première mauvaise nouvelle, c'est que je n'ai a peu près rien trouvé en Français. Je dis a peu près rien, et je vous prépare un petit post avec les liens vers les quelques trucs qui ont été écrit en Français sur le sujet. La deuxième mauvaise nouvelle, c'est que quand on tape "Bofaellesskaber" dans google, y a environ 71600 réponses... yeh! Mais... en Danois! Doh... va falloir que je m'achète un dictionnaire moi là... ( <=notez la touche d'accent québécois...)

Mais la bonne nouvelle, c'est que quand on tape "cohousing" dans google, y a aussi watt mille réponses (environ 399 000 pour être précis), mais en anglais cette fois... Et l'anglais, vous avouerez, c'est quand même plus facile que le Danois, non? Donc, depuis quelques mois, je lis TOUT TOUT TOUT ce que je peux trouver sur le sujet. Et je me propose donc de vous raconter ça, en Français sur ce blog.

Cool, non?

7 février 2006

Et si je commençais... par un blog...

Ca fait un petit moment que je voudrais créer un site internet pour échanger avec d'autres autour du covoisinage (cohousing). Un super chouette de site mega cool avec plein de fonctionnalités technico-mega-sympa où les gens qui s'interressent au covoisinage pourraient s'inscrire et créer des groupes... Si si, je vous jure. J'ai meme téléchargé les logiciels de portail qui vont bien et je lis les docs et tout et tout...

Mouais, et puis en attendant, j'ai 12 millions d'idées de choses à vous raconter, et puis au lieu de ça, je lis la doc... Alors, idée lumineuse de mon cerveau ce matin. Pourquoi ne pas commencer par un petit bloguinet sympathique. Un petit blog de rien du tout... Je pourrais commencer à raconter mes histoires, voir si il y a des gens qui s'intéressent à mes élucubrations. Et puis quand j'aurais fini de lire ma doc et de créer mon super-technico-mega-cool site... vous viendrez, hein?

En passant, j'ai choisi d'afficher les messages en commençant par le plus ancien, parce qu'ils méritent d'etre lus dans l'ordre, au moins au début, pour les gens qui ne connaissent pas le concept. Si vous revenez, vous pourrez toujours trouver mes derniers posts dans la liste message récents
<= là, dans le menu à gauche!

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